J'ai repris le travail aujourd'hui, après une absence de quasiment une semaine. Je pensais que ce serait plus dur...

Cette phrase à elle seule exprime pleinement mon état d'esprit actuel. Je n'ose le dire parce qu'il est trop tôt, mais... allez, juste pour le plaisir. Je vais mieux. Ah, ça fait du bien!

Bon, je sais bien que rien n'est gagné, mais j'ai senti en moi ce petit éclair qui relance la combustion de la machine folle qui tourne et tourne encore dans ma tête. Les petits ingénieurs de la vie auraient-ils fait des merveilles? Je ne sais pas, mais il y a quelque chose de... changé. J'en aurais presque envie de manger, et là, pour que je dise une chose pareille, il faut vraiment qu'il y ait eu du changement!

Mais qu'est ce qui a provoqué cette étincelle de vie? Beaucoup de choses je pense. D'abord, le fait d'avoir réussi à reparler avec mon père et mon frère. C'est malheureux à dire, mais c'est toujours quand je vais mal que j'estime à sa juste valeur leur présence à mes côtés. Ce week-end, j'ai plus parlé avec eux en 3 heures que durant les deux années qui viennent de s'écouler. J'ai bousculé les barrières, et finalement je ne me suis pas fait si mal que ça...

Et de parler avec eux, ça m'a ouvert les yeux. Sur le fait que je ne pouvais pas m'imposer de toujours vouloir tout régler tout seul, que parfois dans la vie il faut accepter de courber l'échine et de dire "j'ai besoin d'aide", de le dire clairement, sans sous-entendus, sans maquillage, sans effet de style... Alors oui. J'ai besoin d'aide. Besoin d'aide pour m'assumer, pour faire sortir tout ce que je ressens sans craindre bêtement de ce que les autres pourraient en penser. Besoin d'aide pour arrêter de vivre par procuration, vivre par les paroles des autres, vivre dans leurs yeux mais ne pas me voir dans les miroirs. Besoin d'aide pour un jour pouvoir dire "je t'aime", mais pas parce que j'ai envie de le dire, pas parce que je ressens cette douleur qui vous tiraille les entrailles du soir au matin et que je tente de faire taire par tous les moyens. Non. Dire "je t'aime" parce que c'est le moment de le dire, tout simplement.

Et puis, il y a vous, vous tous, chères et chers bloggers, qui m'accompagnez bon gré mal gré dans mes pérégrinations. Vous qui êtes là, que ce soit par vos messages de sympathie sur ce joueb ou par votre présence assidue pour dialoguer en direct. A vous tous je dis merci. Du fond du coeur. Je n'arriverai sûrement jamais à combler la dette qui est la mienne à votre égard. Acceptez simplement ces remerciements qui n'ont de virtuels que la forme et non le fond.

Au loin se profile la sortie du tunnel, claire, éclatante de beauté. Elle est encore loin, très loin, et chaque pas que je fais dans ce tunnel me donne l'impression de prendre des années, mais je sais maintenant que la sortie existe. Et elle m'attendra. Le monde m'attendra.

Qui suis-je pour oser dire quelque chose d'aussi égocentrique? Moi. Rien d'autre que moi. Olivier, petit informaticien obscur perdu dans une vie obscure dans une ville obscure dans un monde obscur. Mais aujourd'hui j'ai réalisé que j'existais.

Hier encore deux routes s'offraient à moi: l'une conduit vers la douleur, l'autre vers le bonheur. J'ai fait mon sac et j'ai pris l'une des deux, au diable laquelle, peu importe. J'ai tout le temps nécessaire pour le découvrir.

Prendrez-vous ma main? Me suivrez-vous dans ce voyage? Il vous appartient d'en décider...

Je vous quitte en déposant une caresse de la grande main virtuelle de l'Internet sur chacune de vos joues, en vous souhaitant à tous une agréable et paisible fin de journée.

Amitiés,

Olivier