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Promesses

Aujourd'hui, on va parler des promesses. De celles que l'on fait en y mettant tout son cœur, des promesses de fidélité, promesses d'être toujours là, promesses de bonheur éternel…

A quoi cela sert-il? Je veux dire, on a tous fait des promesses de ce style lorsque nous étions enfants. "Oui, je t'écrirai", "oui, on restera les meilleur(e)s ami(e)s du monde", "ne t'inquiète pas, je serai toujours là pour toi"… Combien les ont tenues?

Moi aussi, j'en ai fait des tas. Amis d'enfance, avec qui nous faisions des "pactes de fraternité", en mêlant nos sangs comme on le voyait faire à la télévision. Amours aussi, à qui nous jurions que la distance ne viendrait jamais à bout de nos sentiments, que notre amour serait plus fort que…

Mais le "que" a toujours été le vainqueur… Combien des gens qui comptaient pour moi quand j'avais dix ans, à qui j'aurais donné ma vie, sont encore près de moi? Que sont-ils tous devenus?

Je les ai tous perdu. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus, qui ils sont devenus, si ce sont toujours des gens biens, s'ils ont réussi à s'en sortir dans leurs combats quotidiens… Ils ne sont tout simplement… plus là. Comme s'ils n'étaient que les réminiscences de rêves lointains dont seule subsisterait une saveur que je n'arrive plus à identifier. Un peu comme ces odeurs que l'on sent, avec la certitude de les avoir déjà senties, mais que l'on n'arrive jamais à identifier…

Quelques photos éparses, distribuées au gré de mon inconscient sur les pages d'un album poussiéreux. Des images d'inconnu(e)s que je me rappelle avoir un jour aimé…

Et puis, on grandit. On fait notre vie, comme ils disent. Un jour, on se retrouve à l'église, ou devant le maire d'un petit village qui sent bon la garrigue, avec une demoiselle aussi crédule que nous à nos côtés. Crédule en la vie, en ce qu'elle peut apporter. Et là, on se jure "de la chérir et de la protéger, pour le meilleur et pour le pire". Mais la vérité, c'est que le pire est bien souvent plus fort que le meilleur. Et Juliette et Roméo, si sûrs de leurs sentiments en ce jour de liesse, finiront quelques années plus tard chacun d'un côté d'un avocat, se torturant pour une bagnole ou pour un home cinéma…

"De la chérir et de la protéger"… pourquoi tout le monde oublie-t-il la suite de la litanie? Pourquoi le "jusqu'à ce que la mort vous sépare" finit-il toujours aux oubliettes, poussé au fond du trou par une vie qui n'a de pitié que dans les yeux des poètes?

Je voudrais tellement y croire. Croire que toutes les promesses que l'on fait aux autres et à nous même sont autre chose que des mots de compassions destinés à nous sortir quelques secondes du fumier dans lequel pataugent nos esprits à bout de force… Croire qu'il est de ces engagements que l'on respectera toujours, quelles que soient les pierres que la vie nous lancera en pleine face, quelles que soient les rencontres que nous pourrons faire dans le futur, les autres personnes que nous serons amenés à connaître…

Mais je crois que j'ai trop cru. J'ai été naïf envers la vie plus souvent qu'à mon heure, persuadé que le monde était beau, qu'il ne tenait qu'à nous de faire de cette planète un nouvel Eden. Mais il n'y a pas d'Eden ici bas. Pas d'ange, pas de miracles. Juste nous, nos gouvernements tellement désabusés qu'ils sont retombés dans cette période enfantine où nous jouions aux petits soldats… Juste nous, nos usines, nos combats quotidiens pour réunir de quoi survivre décemment, ou plus souvent de quoi épater nos voisins en paradant dans nos assemblages de ferraille qu'on juge indispensables à nos vies. "La mienne est plus grosse, plus puissante". Ahah, laissez moi rire. Le temps de la comparaison de nos engins est révolu depuis bien longtemps, Messieurs, comprenne qui pourra…

Et dans cette vie de merde, on se fait des promesses. Des promesses dont on sait que l'on ne pourra pas les tenir. Mais ça n'est pas grave. Ca fait du bien, à celui qui la donne comme à celui qui la reçoit…

Je sais qu'au moins deux personnes seront sensibles à cet article, parce qu'on a eu l'occasion d'en parler récemment. A ces personnes, je voudrais dire que ça ne remet absolument pas en question tout ce qu'on a pu se dire sur le sujet. Oui, je crois en vous deux. Tout ce que vous m'avez dit, ce sont les mots les plus doux qu'il m'ait été donné d'entendre dans ma vie. Mais je suis lucide. Je sais que la vie ne nous fera pas de cadeaux, et que ce que l'on se dit aujourd'hui avec le cœur, dans dix ans nos cœurs l'auront peut-être oublié. Mais ce n'est pas de notre faute! On va vivre chacun des évènements différents, des vies différentes, on va rencontrer des personnes différentes… Et tout ça, cet amalgame de différences, fera peut-être qu'un jour ou l'autre nos affinités seront gommées par d'autres, plus fortes, plus brillantes.

J'ai besoin de vous, de votre présence, mais je me fous de savoir ce qu'il en sera demain. Pour l'instant, vos mots bercent mon esprit d'une douce mélodie, et c'est ce qui me fait continuer à vivre. Je veux croire à ce que vous m'avez promis, je veux y croire de tout mon cœur. Vivre dans l'illusion du bonheur est souvent préférable à l'absence totale de bonheur…

Si je vous dit tout cela, c'est parce que quelque part je ne veux pas que vous vous culpabilisiez si un jour je n'entend plus votre doux chant… C'est la vie, et on n'y peut rien.

Peut-être en d'autres temps, dans une autre réalité…

 

Ecrit par Yamael, le Lundi 15 Décembre 2003, 09:48 dans la rubrique "L'Exutoire".

Commentaires :

tgtg
tgtg
15-12-03 à 17:08

!

les promesses :-)
et
la vie :-(

 
Songe
Songe
16-12-03 à 03:19

Je suis là mon frère :o)

Mon si cher Yamael,

 

 

Cette nuit m’offre enfin le moment tant attendu pour te dire toutes ces choses qui reposent en mon cœur pour toi, toutes ces choses auxquelles je me suis vu soustrait par un temps qui se défilait, par un temps qui ne m’offrait que des néons, des claviers accolés au mien et des voix innombrables pour appuyer ma concentration …

 

Yamael je tiens à apposer ces mots sous les tiens en plus de ceux que je t’adresserais par le trait de ma plume. Je tiens d’autant plus à les exprimer après les phrases si fortes que tu m’as adressé hier soir et qui m’ont vraiment touché dans mon intimité la plus profonde …

 

Tu crains un monde dont tu aimerais par ailleurs tellement croire les promesses qu’il semble te faire au travers des lueurs suscitées dans tes jours et tes nuits par quelques mots, quelques gestes, quelques regards, quelques attentions …  tu crains cette morsure que fait l’animal qui te semblait si tendre au regard, que tu imaginais si doux à caresser, à choyer … tu crains ce monde qui met des mines anti-personnelles sous les pieds de la génération suivante, qui pose aujourd’hui les bombes qui arracheront la vie de tes membres demain, alors que tu pensais le bonheur acquis. Je ne te dirais pas ce que tant disent à mi-voix, avec leurs sourires en demi-teinte, je ne te dirais pas « Regardes Yamael, le bonheur existe, toi aussi tu le vivras certainement un jour si tu y crois bien fort … ». Toi et moi nous savons que ce n’est pas vrai, que le bonheur ne vient pas à nous de lui-même si nous ne lui ouvrons pas la porte qui le mène à nous. Toi et moi nous savons qu’au quotidien, nos mots ne sont pas inscrits sur nos faces, ont du mal à ne pas bafouiller, à être maladroits là où notre esprit est si habile à les trouver pour les autres, à en voir le défaut chez ceux que notre regard saisit avec affliction au quotidien. Toi et moi nous savons que les rois de l’apparence détrôneront toujours les chevaliers de l’âme, que notre quête subira mille épreuves et autant d’échecs presque là où le roi est nanti de biens et royaumes par la nature à la naissance. Je ne suis pas de ceux qui cherchent des mots faussement rassurants pour panser les plaies, raffermir les muscles, soutenir le pas boitillant. Je préfère dire crûment une vérité et trouver les mots qui promettront de tenter en chaque jour à venir de la faire mentir pour en bâtir une nouvelle, plus proche de ce à quoi nous aspirons, plus proche d’un idéal qui constitue la modalité du fonctionnement de notre sensibilité ; je préfère tout simplement dire que je me bats afin qu’en plus de lutter  contre les âpretés de l’existence, tu n’aies pas à le faire en plus avec les incertitudes quant à l’amitié. Je me bats pour que tu saches que les « promesses » que je fais ne sont pas vouées à s’éteindre … parce que dans ce monde je sais qu’une promesse tenue est un cadeau inestimable fait à celui à qui elle est adressée, quelque chose qui donnera un fondement solide à la vie de l’autre.

 

Mon yaya, tu m’as écris des mots dont peu de gens sauraient estimer la valeur, toute la profondeur qu’ils prennent pour nous … moi aussi je t’aime de tout mon cœur, comme un frère, comme si mon sang et le tien charriaient la même nourriture originelle. Je ne m’aventurerais jamais à comparer cette relation si singulière et profonde que nous avons à quelque autre que je peux avoir avec qui que ce soit d’autre, parce que celle-ci est inestimable donc incomparable …

 

Hier soir tu m’as dit des mots graves, des mots empreints de cette sensibilité si aiguë que tu as du monde qui t’entoure, toi mon Yaya dont les veines sont le prolongement de celle de l’humanité, toi mon Yaya dont le corps est celui de l’homme et non d’ « un » homme, toi qui  souffre du manque de tendresse de l’humanité, toi qui souffre du manque de tendresse de l’humain pour ton corps, toi mon Yaya que chaque coup porté à l’humanité meurtrit jusque dans les tréfonds de ta chair, toi mon Yaya qui aimerait être amputé de cette humanité qui t’est liée comme un membre gangrené, toi mon Yaya qui aimerait trouver le repos de celui qui ne ressent plus les élancements jaillissant des blessures, harcelant tes nerfs comme des échardes assassines, toi mon Yaya qui aimerait reposer ta tête sur une autre poitrine que celle, éructante, de l’humanité, toi mon Yaya qui aimerait un palais de verre pour refléter la beauté du dehors tout en t’isolant des cris et des pleurs qui y jaillissent, un palais d’argent pour ciseler tes bijoux, un palais de nacre pour incruster tes douces rêveries, un palais de diamants pour donner du lustre à tes espoirs meurtris … toi mon Yaya qui t’est découvert dans tes mots comme une frêle jeune fille qui se dévêtirait pudiquement, gracieusement dans un étang de convoitises …

 

Mon Yaya, tu t’es offert avec ce blog bien plus que la plupart des jouebeurs, je sais ce que représentent ces mots qui sont autant de pores de ta peau fragile où les commentaires et les mots de msn sont des affleurements qui s’y déposent en caresses ou en meurtrissures, où le toucher de ces mots devient le frisson de tout ton être … tes mots ont ouvert à ceux qui ont su en goûter la senteur, la douceur une petite porte vers ton âme ; mais mon Yaya, saches que tu peux fermer la porte sans y mettre un tour de clé, je veillerais sur son seuil J.

 

Saches que je n’attendrais jamais que tu quittes ton clavier s’il t’offre la sécurité, que je n’attendrais jamais que tu te tiennes sur mon palier si tu as besoin de ton refuge pour te sentir à l’abri, que je n’attendrais jamais que tu prouves quoi que ce soit d’autre que ce que tu tiens à te prouver à toi-même (et pour ça même je te dirais encore que si tu n’y parviens pas aujourd’hui, c’est parce que ce n’est pas le jour, le moment pour le faire). Saches Yamael, que tes mots sur une feuille de papier suffisent à me prouver que tu fais partie de ma vie et que je n’attendrais jamais qu’à ceux-ci s’ajoutent des actes quand je vois chacun de tes mots comme un acte qui te coûte, t’importe déjà …

 

Le mendiant qui a peur de l’or a de l’or dans son cœur, c’est ce qui le rend si précieux mais aussi craintif envers lui-même … ce mendiant-là met de l’or dans ses sourires comme ses soupirs et il n’y  pas plus grande richesse pour ceux qui savent les recevoir. Pour ce mendiant-là je saurais toujours trouver de l’argent pour faire briller ses yeux sans brûler ses doigts. Pour ce mendiant-là mon chez-moi est un refuge pour son corps le jour où il le souhaitera, mon esprit un refuge pour ses mots, mon âme pour ses émotions :o)

 

Marches vers ton horizon mon Yaya , même si ta route est sinueuse, aussi loin que se dirigeront tes pas, je les suivrais à la trace :o) !

 

Je t’embrasse très fort mon Yamael :o) !!!!

 

Un Songe qui t’est frère et ami 

 


 
Yamael
Yamael
16-12-03 à 09:16

Re: Je suis là mon frère :o)

Mon Songe,

Aujourd'hui encore, je suis troublé de ressentir à quel point tes mots savent atteindre leur cible comme la plus douce des flèches si adroitement tirée d'une main experte. Je te réponds brièvement, car mes yeux embués de larmes peinent à retranscrire sur ce clavier les sentiments qui se bousculent pour sortir de mon âme, mais je sais que tu ne m'en tiendras pas rigueur.

En tes mots, j'ai trouvé de quoi avancer. Parce que ces mots sont si différents de tout ce que j'ai connu jusqu'alors, pas de compassion à l'excès, pas de fausse vérité destinée à apporter un réconfort éphémère qui rendra la chute suivante encore plus douloureuse...

J'aurais aimé être fort, savoir assumer ce monde comme tu le fais chaque jour. Mais le chevalier de l'âme au cœur fatigué a baissé les armes face aux rois de l'apparence. Ils ont gagné une bataille, peut-être décisive, mais la guerre n'est pas encore terminée. Elle continue, sous une forme différente, et chacun de son côté affûte ses lames pour les batailles à venir.

Le Chevalier retourne dans son havre de paix, afin d'y panser ses blessures au baume de l'imaginaire. Et de ses larmes, de ses souffrances, naîtra une autre forme de réalité. Car au fond, la réalité, n'est-ce pas ce en quoi nous croyons, avant d'être ce en quoi croit la majorité?

Mon monde a presque disparu, éventré, déchiré par l'acier de ces douleurs quotidiennes. Seule subsiste de lui une graine, une toute petite graine au creux de ma paume. Aujourd'hui, cette graine est peut-être tout ce qu'il me reste de ce en quoi je croies, et je refuse de la laisser pourrir dans l'humidité glauque qui m'entoure chaque jour.

Alors cette graine, je vais la planter, l'arroser, la nourrir chaque jour de l'engrais de mes mots, afin qu'elle donne naissance à un arbre, arbre duquel naîtra une forêt, de la forêt un pays, du pays un continent, et du continent un monde.

Dans ce monde, j'y mettrai ce que j'aime le plus, des êtres dépourvus de toute agressivité, de toute perversion. Des êtres qui parleront une langue dans laquelle ni guerre ni arme n'auront de sens. Des êtres qui donneront naissance à des enfants qui vivront heureux, choyés. De ces êtres, je ferai des rois sans sujets, afin que jamais l'un d'entre eux n'ait l'aval sur son prochain. Et dans ce monde je pourrai enfin vivre, vivre comme je l'ai toujours voulu, mais jamais pu...

Je t'embrasse mon Songe, je vous embrasse tous, qui avez la force et le courage de survivre dans ce monde que vous n'avez pas choisi. Essayez de faire de cette société en perdition quelque chose de moins dur... pour nos enfants.

La larme à l'œil, je repose une plume fatiguée de n'écrire que souffrance.

Olivier alias Yamaël


 
Songe
Songe
10-12-04 à 15:43

Je ne peux pas écrire dans tes blablas ni derrière ton dernier article alors j'écris ici : ça va faire un an Yamael que tu n'existes plus et je passe ici un an après en me disant que quelque chose est passé à côté, quelque chose qu'à ce moment là je n'ai pas su saisir et qui fait qu'aujourd'hui tu es un lien éteint dans mes contacts, un souvenir dans plus d'une année de blog ...

La vie a quitté ton site lui-même comme elle a quitté son joueb à "elle" ...

Et je suis toujours là ...

Le même ? Différent ? Je ne sais pas ...

Sans doute un peu, je rêve toujours mais plus de la même chose mais je n'oublie pas, je me dis que peut-être demain ...

Alors je dépose quelques mots ici comme une gerbe sur un mémorial ...

Tu vas lui renvoyer des roses rouges ?

Bises d'un Songe