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Phobie sociale, ou l'histoire du mendiant qui avait peur de l'or

Bon allez, je me lance. Je vais vous parler aujourd'hui de la raison qui me pousse à me torturer jour et nuit. Parce qu'elle porte un nom, et elle le porte comme une noire bannière annonciatrice d’un futur encore plus noir.

Phobie sociale. La phobie sociale, c’est une amie super sympa qui vous tient compagnie à chaque instant de votre vie. Une amie tellement sympa qu’on prie chaque jour pour s’en débarrasser au plus vite. Mais se débarrasser de ce type de partenaire reviendrait à éliminer tout contact social, donc toute l’humanité. Je ne me sens pas encore l’âme d’un bourreau ni d’un Dieu, donc la solution n’est pas là.

La phobie sociale, vous la rencontrez chaque jour dans sa version allégée, elle s’infiltre en chacun de nous sous le pseudonyme charmant de Timidité. Mais sous sa forme « light », elle est moins encombrante. On est timide, soit, c’est très gênant dans certains types de relations, mais dans d’autres c’est presque mignon, voire charmant.
Et puis, quelque part, il y a la frontière. Le seuil critique, au-delà duquel cette phobie s’éveille, et laisse entrevoir ses intentions mégalomanes. La phobie sociale est la plus jalouse des compagnes: elle vous veut rien que pour elle, vous isole, vous enferme dans une prison de verre dont les murs translucides ne vous laissent qu’entrevoir le monde, les gens…

La phobie sociale, c’est un peu comme se retrouver chaque jour entouré de tout ce dont vous avez le plus peur, mais sans aucune « vraie » issue. Parce que même si vous faites tout pour éviter la souffrance, au point de vous terrer chez vous loin des yeux du monde, les autres finissent toujours par vous rattraper. Oh, loin de moi l’idée de les affubler d’intentions malignes… non, ils essayent de « socialiser » avec vous. Socialiser… C’est bien ça le problème… Parce que socialiser, j’entends par là avoir des contacts directs, physiques avec les gens, et bien c’est la pire chose qui puisse nous arriver, du moins vu à travers les vitres translucides évoquées précédemment.

Oui j’ai peur de vous. Oui je donnerai n’importe quoi pour pouvoir continuer à vivre nos relations telles qu’elles sont aujourd’hui, en tapant sur nos petites touches, bien au chaud dans nos refuges respectifs. Mais un jour ou l’autre, je sais que ce que je redoute le plus arrivera. Un jour, la plupart d’entre vous auront à cœur de concrétiser cette relation. Et le pire est là, car comme un mendiant qui aurait peur de l'or, ce dont j'ai le plus besoin dans cette vie c'est de me terrer dans les bras de quelqu'un, de ressentir la chaleur qui se transmet d'une main amie vers la mienne... Dieu sait que j’en ai envie, que c’est ce que je désire le plus au monde. Mais comment vous dire que c’est impossible ? Comment vous montrer sans vous froisser qu’en l’état actuel des choses, je ne suis même pas capable d’aller au supermarché sans angoisser pendant 3 heures ? Que le moindre mot qui pénètre dans mes oreilles, le moindre effleurement de ma peau me fait bondir de surprise comme si j’étais transpercé d’aiguilles ?

Je ne sais pas. Alors j’ai décidé d’écrire cet article. Je sais que certains seront déçus, que d’autres apprécieront l’effort. Mais quelque part, maintenant vous savez… à vous de vous demander si c’est une bonne chose ou pas…

Si je vous raconte tout ça, c’est aussi parce que j’ai décidé de me prendre en main… enfin d’essayer du moins. J’ai commencé mercredi une thérapie comportementale, qui va durer… bah disons longtemps. J’ai signé pour plusieurs années je crois, mais bon… la fin justifie les moyens, pas vrai ? Je crois que je vais parler de mon joueb à mon thérapeute. C’est important, car c’est peut-être le seul moyen que j’ai trouvé pour pouvoir parler de moi en me sentant dans une relative sécurité… Et puis comme ça, je pourrai consigner les avancées de cette thérapie dans ces pages (je vous rassure, je n’ai pas l’intention de les transformer en articles de psychiatrie non plus lol).

Bon, ça fait du bien d’avoir parlé de tout ça. Je me sens mieux. Quoique…

 

Ecrit par Yamael, le Samedi 13 Décembre 2003, 13:24 dans la rubrique "Appartés".

Commentaires :

pherine1
pherine1
13-12-03 à 14:50

A Yam, Yam... Personne ici ne te jugera. Toi seul est maître à bord de ton navire et toi seul a en main de le gouvernail. Tu choisiras la direction à prendre fut-elle longue et sinueuse. Mais qui sait ?Au bout de cette mer agitée, y aura t-il un havre qui t'attend... Le travail sur soi est le plus difficile et requière toutes les forces de l'être mais il est nécessaire et prendre conscience de cela est déjà un grand pas. Mettre des mots sur les maux, en cerner les limites et chercher les solutions, les mettre en application : je ne dis qu'une chose CLAP CLAP CLAP... Bravo! C'est faire preuve d'un réel discernement et d'une force qui s'éveille...

Derrière les écrans, les petites mains frapperont sur leur clavier leurs encouragements au chevalier!!!


 
Yamael
Yamael
13-12-03 à 16:16

Re:

Merci ma Fée-rine, hélas, je crains que pour l'instant le chevalier en question, atteint de Don-quichottisme, passe sa vie à se battre contre des moulins à vent... Quelque part, il faut que j'arrive à intégrer comme un fait que le problème vient de moi et pas des autres... Tu sais, quand je suis devant mon clavier, c'est pas difficile de m'apitoyer. Mais quand je suis coincé en pleine foule, je t'assure que mon attitude n'a rien de rationnel (quand j'ai été voir mon médecin la première fois concernant ce problème, je ne savais pas du tout de quoi il retournait. Les seuls mots que j'ai réussi à trouver pour exprimer ce que je ressentais dans les transports en commun étaient: "j'ai des envies de meurtre" lol. Aujourd'hui, je le remercie de tout coeur de ne pas m'avoir envoyé direct à l'asile.) Tout ça pour dire qu'il me reste une longue route avant de garder une certaine cohérence, et savoir reconnaitre mon véritable ennemi en situation "de combat".

Bises


 
Shadedly
Shadedly
13-12-03 à 15:12

Je serais toujours fière de mon Yaya, je n'ai rien appris je crois que quelque part je savais tout ça. Je ne te demanderais rien, parce que j'ai déjà tout gagné, je t'ai toi...

J'attendrais le temps qu'il faut,

Je ne douterais jamais de toi, serais toujours à tes côtés et prendrais soin de toi de mon mieux en espérant pouvoir veiller sur toi aussi bien que tu as su le faire pour moi.

Bzou'x


 
Yamael
Yamael
13-12-03 à 16:17

Re:

Merci ma tite Shade, tu es et resteras une base solide dans ma vie, quelle que soit la distance qui nous sépare.

Bises


 
Lili-la-tigresse
Lili-la-tigresse
13-12-03 à 15:25

Tu es qui tu es : ici nous n'attendons rien ( a part ton article suivant).

Moi jme pose une question (tu me repond ou pas hein) tu as peur de quoi dans les autres? qu'ils te fassent du mal? qu'ils te rejettent? qu'ils ne t'aiment pas? Que la comparaison entre eux et toi soit a ton desavantage?

 


 
Yamael
Yamael
13-12-03 à 16:09

Re:

Je crains que ma réponse n'apporte rien hélas: si je savais ce qui me fait peur chez les autres, il y a déjà longtemps que j'aurai réglé tout ça...

Non, je veux dire... c'est un peu comme avoir le vertige: tu as beau te dire que tu ne risques rien, qu'il y a un parapet qui t'empêchera de tomber, ça ne t'empêche pas d'avoir une trouille viscérale de monter sur la tour Eiffel...

Là c'est un peu pareil. Je sais pertinnement que je ne risque rien, mais rien que le fait d'être dans une situation où je ne peux pas TOUT contrôler, ça me rend malade. Crise de tétanie, ou à l'inverse de tremblements, transpiration excessive, malaise... tout ça rien qu'à cause du stress... Il me faut des mois et des mois à étudier "de loin" une personne pour pouvoir me sentir relativement à l'aise en sa présence. Et même dans ce cas, il faut qu'on soit seul à seul, parce que dès qu'on en arrive à la notion de "groupe", là je décroche direct...

Tu vois, si cela ne se produisait qu'avec des gens qui ont une attitude "négative" envers moi, je comprendrais... mais là non. Même une personne qui serait tout sourire avec moi me fait peur... jusqu'à ce que j'ai pu la cotoyer pendant très longtemps et de façon quotidienne et que je me sois habitué à sa présence.

Quand au fait de me sentir rejetté, mal aimé, souffrir de la comparaison, etc... à force je m'y suis habitué lol. S'intéresse à moi qui veut, les autres peuvent retourner d'où ils viennent lol. Mais effectivement, cela pourrait être une piste pour comprendre comment j'ai pu en arriver là...


 
Lili-la-tigresse
Lili-la-tigresse
14-12-03 à 13:38

Re: Re:

eh bien je te souhaite plein de courage et plein de tenacité sur le chemin de ta therapie...

D'ailleurs question thérapie j'en connais un rayon

Et opaline@hotmail.com sur msn si tu t'ennuye!


 
Manouch
Manouch
13-12-03 à 20:16

T'inquiète Yaya

Je trouve que tu prends les bons choix qui te feront avancer dans la vie...vers celle dont tu rêves...Tu es bien la première personne que je "connais" qui a ce problème...mais le dire comme ça sur ton site je pense que c'est déjà un pas en avant...Bon Courage à toi...et je ne désespère pas de venir te voir un jour...Rencontrer le Grand Yaya...passer ptèt un week end à faire connaissance...en toute amitié bien sûr...

Bizzzzzzzzzzzzz

 
Yamael
Yamael
15-12-03 à 11:32

Re: T'inquiète Yaya

Merci Manouch, je ne sais pas si je fais les bons choix, mais j'essaye ;o)

Bises,

Yam