Lumière soudaine sur une vie si sombre. Un sourire, volé au hasard d'une rencontre fortuite. C'est si bon, si... chaud.
Je me rend compte que je ne suis plus habitué à ce qu'on me souri, je me sens un peu bête... comme si quelque part ce serait une incohérence qu'une personne me souris. En fait, ça tient peut-être à la nature du sourire... pas un de ces sourires compatissants, ou moqueurs, non, un sourire... pour sourire.
C'est idiot. Tout cela est idiot, ma vie, ma façon de réagir aux choses. Pourquoi me mets-je dans un état pareil pour un sourire d'une personne que je ne reverrai jamais? Au point d'avoir envie d'écrire et de vous faire partager cet éphémère bonheur, qui disparaîtra dès qu'elle aura franchi la porte?
Je me pose des questions. Une en particulier. Se pourrait-il, quelque part, que l'on puisse être fondamentalement inadapté au monde dans lequel nous vivons? Est-ce-que, passé un certain seuil de sensibilité, le moindre évènement est trop dur à supporter, de par toutes les sensations qu'il fait ressurgir?
J'ai peur que mon futur, ce soit cela. Une sorte de douleur perpétuelle, souffrance face au malheur, souffrance face au bonheur. Parce que d'une certaine façon, si je ne souffrais pas un peu de ressentir tout ça face à ce sourire, je n'en parlerais pas ici.
C'est peut-être cela au fond l'hypersensibilité. Une douleur permanente. Des couleurs trop colorées, des émotions trop émotionnelles... Des sons trop bruyants... Et en fin de compte, on finit par se réfugier dans une bulle imperméable. On s'isole au possible. Mais même là ce n'est pas fini, parce qu'il vous faut encore souffrir de voir les autres s'inquiéter des raisons de votre isolement...
Ca me rappelle un site bizarre sur lequel j'étais tombé un jour. Quelque chose d'horrible, à propos d'expériences réalisées sur un cerveau de singe maintenu en vie extra-corpus. En fait, sur la quantité d'idioties présentes sur le site, il y a une information qui m'a troublée au point de me faire faire des cauchemars. Pourquoi? Parce qu'elle était basée sur un constat scientifiquement véridique.
En gros, pour que l'on puisse s'évanouir face à une douleur trop forte, notre organisme coupe l'arrivée d'oxygène au cerveau. Et si cette oxygénation est recréée artificiellement, il est matériellement impossible pour nous de nous évanouir, sauf cas particuliers.
C'est affreux quelque part, souffrir mais ne pas pouvoir s'évanouir...
A une échelle bien moindre, l'hypersensibilité c'est un peu ça. Vous souffrez en permanence face aux stimuli du monde extérieur, mais vous ne pouvez rien y faire. Juste accepter et surmonter...
Confusion, confusion, et encore confusion... Je me demande si tout cela s'arrêtera un jour...
Envie de vivre... mais pourquoi est-ce si difficile?
Commentaires :
Oublier tout ce qui a été dis auparavant. Voir au travers d'écris boulversants la complexité du redacteur. Se poser a son tour des questions fondamentales. Realiser que la sensibilité est bien une base de la souffrance. Vouloir arreter l'hemorragie. Pouvoir rendre un refuge a celui qui saigne. Faire le voeu que la vie soit douce.
Etre encore et toujours charmée...
Tu n'as pas le choix mon Yaya, le monde dans lequel nous évoluons est le même pour tout le monde (hii), et tu te dois d'évoluer en fonction des autres...
Comme je disais à Songe (bzoux) il n'y a pas si longtemps:
Il faut pouvoir ressentir les larmes avant de pouvoir apprécier un véritable sourire...
Je t'offre mon sourire pour toujours...
;)
Bzou'x
Noah
Olivier,
Pouvoir aujourd'hui encore s'émerveiller du sourire d'une inconnue, personnellement, je trouve ça exceptionnel. C'est tellement rare, de la sensibilité, de nos jours...
Ce que j'adore, dans tes textes, c'est que quand les autres essaient de cacher leur sensibilité pour rester "dans les normes de la société", toi qui la montre, tu en parles au grand jour...
Je ne pense pas que tu sois le seul sur terre à éprouver ces sentiments; La peur de la souffrance, la peur du bonheur, ... tout le monde ressent ça un jour ou l'autre... Si on n'avait pas peur, par exemple, de perdre ce à quoi l'on tient, je ne suis pas sûr que l'on se rendrait compte à quel point on y tient, justement
Tu dis que tu n'es plus habitué à ce que l'on te sourie... c'est ça, le vrai problèmes, pas le fait que tu en sois ému... Si les gens étaient un peu plus ouverts, si il souriaient un peu plus, au lieu de toujours tirer la gueule et se renfermer sur eux-même, le monde n'en serait que plus beau... et les sourires échangés tellement habituels qu'on n'y ferait même plus attention, ce serait un état constant. Je te sourie, tu me souries...
Tellement peu de gens offrent encore des sourires aux inconnus aujourd'hui qu'il est normal de s'en émouvoir...
Ta façon de réagir n'a rien d'idiot, au contraire... C'est le monde lui-même qui devrait se rendre compte de sa connerie et changer, certainement pas toi
Bisou'x
Noah